C’est un grand privilège de fixer sur son appareil :
- l’instant doré,
C’est un grand privilège de fixer sur son appareil :
Au début de mon installation j’étais très content, beaucoup de touristes et d’habitants de la région venaient par un petit chemin très escarpé me rendre visite et se recueillir dans la petite chapelle. J’adorais voir ces cohortes de familles, ces joyeuses bandes accompagnées d’enfants. Elles me mettaient chaque jour de la joie au coeur. J’y étais très sensible. Parfois aussi, ils venaient pique-niquer, courir parmi les herbes folles et sauvages, voir au loin le champ de moulins à vent et admirer mon beau point de vue.
Ne serais-je pas redevenu UTILE !
Chaque année au mois d’octobre une manifestation internationale a lieu : le festival de photo animalière et de nature. Cette année j’ai eu le plaisir d’y assister. Trois jours d’expositions et d’animations non-stop, un vrai régal pour les yeux des photographes amateurs et professionnels.
Dix jours supplémentaires m’ont été nécessaires pour faire le tour du lac du «Der-Chantecoq». Il a été créé (parmi d’autres lieux dans la région) de toute pièce par l’homme afin de réguler les eaux de la Marne, qui elles, se jettent dans la Seine afin d’éviter les crues de celle-ci.
En 1974, trois petits villages ont été submergés et une église déplacée. C’est pourquoi dans cet album vous verrez de nombreuses photos de cette petite église de «Champaubert» qui veille maintenant sur les bords du lac.
Le lac est devenu au fil des années un véritable point de repère pour les oiseaux de passage lors des grandes migrations. À l’automne et en hiver des milliers de grues s’y arrêtent : un spectacle magnifique. Le soir, elles viennent s’y reposer et dormir (le lac est bas) au coucher du soleil. Le matin de bonne heure elles repartent dans les champs des alentours pour s’y nourrir.
De nombreux autres oiseaux y séjournent tout au long de l’année : cormorans, aigrettes, hérons, canards de toutes sortes, etc. Un vrai spectacle visuel et auditif 24/24.
La
plage immense, le silence, des vagues à l’horizon, un doux soleil matinal à
l’œil, je reste là plantée sur cette plage, engourdie par ce frais matin
d’automne, perdue dans mes pensées. Je baisse les yeux, "ahh un
modelage à quelques pas… »
Soudain
une bise légère, un grain de sable me sort de ma léthargie, me pique la
cervelle et me souffle :
pourquoi toujours regarder devant soit ? Pourquoi avoir toujours le nez en l’air ?
Je sors de mon immobilité baisse le regard… et que vois-je ? l’eau
cristalline pointée d’écume qui avance et recule, lisse et étire, creuse et
dessine, transporte et transforme, modèle et sculpte… pour donner naissance à
un art éphémère peuplé d’êtres et d’animaux, de formes fantasques, de lignes
indécises, de formes réelle telles que :
L’arbre,
la forêt, le vol d’hirondelles, l’autruche, le pelage, la fougère, l’oiseau,
les dunes, les vagues, les algues, le volcan, les volutes, le poisson, l’épi,
le graphisme….